Me revoilà pour une nouvelle opération Masse critique avec, cette fois-ci encore, un ouvrage sur l’Antiquité (décidément, Babelio me connaît bien) ! Celui-ci se veut destiné à un jeune public, et prend la forme originale d’un recueil de nouvelles.
LE LIVRE
Nouvelles grecques est un recueil composé de cinq récits, longs chacun d’environ une trentaine de pages. Les grands thèmes relatifs au siècle de Périclès servent de décor aux différentes histoires : la rivalité entre Athéniens et Spartiates, le théâtre grec, la philosophie, et j’en passe.
À chaque page, des illustrations reprenant de manière simplifiée des œuvres antiques célèbres (bustes, pièces de monnaies, bas-reliefs), ainsi que de nombreuses cartes géographiques aidant à situer l’action. Toutes sont accompagnées de courtes légendes.
L’ensemble revêt un caractère explicitement pédagogique.
Attention, sur certains sites marchands, il est indiqué que l’ouvrage s’adresse à des enfants de 9 à 12 ans, mais cela me semble bien trop jeune, tant par la complexité du style que par le contenu des histoires. Le site de l’éditeur indique d’ailleurs « à partir de 13 ans« , cela me paraît beaucoup plus cohérent.
MON VERDICT
Moi qui espérais pouvoir proposer cette lecture à mes élèves, ou au moins l’exploiter en classe, j’ai été assez déçue. Nouvelles grecques m’est tombé des mains à chaque fois que j’ai tenté de m’y plonger (il me semblerait donc pour le moins sadique de l’imposer à des élèves) ! J’espérais que la forme des nouvelles rendrait vivante des aspects de l’histoire antique souvent délaissés dans la littérature jeunesse au profit de la mythologie (que j’adore par ailleurs), mais j’ai trouvé la narration poussive. Une masse considérable de vocabulaire antique émaille le texte, à tel point que j’ai eu l’impression d’un récit artificiellement construit autour de ces informations. Comme si le récit n’était qu’un prétexte pour pouvoir caser un maximum d’éléments culturels.
J’ai été gênée par la prédominance des dialogues sur la narration, et j’ai trouvé la construction des récits souvent complexe : analepse sur analepse, récits de rêves ou de souvenirs enchâssés dans le récit principal, changements fréquents de points de vue, bref, de quoi en perdre son latin.
Nouvelles grecques
Marwan El-Ahdab
Éditions Samir (août 2016) – 132 pages