► Temps glaciaires, Fred Vargas (2015)
Mon premier Vargas ! Une lecture agréable. Juste assez farfelu pour intriguer et faire sourire, mais bonne cohérence d’ensemble. Des personnages charismatiques.
► La servante écarlate, Margaret Atwood (1990)
Comme beaucoup j’imagine, j’ai voulu lire le livre dont est tirée la série qui a cartonné cette année : The Handmaid’s Tale. Cela ne me ressemble pas du tout de dire une chose pareille, mais pour une fois, j’ai préférée l’adaptation au livre (!!!). On retrouve tous les éléments, personnages etc. de la série, mais le format court, l’écriture assez laconique ne m’ont pas permis d’être complètement emballée. La série reste un incontournable (du moins la saison 1) !
► Dans la combi de Thomas Pesquet, Marion Montaigne (2017) ★★★
Coup de cœur ! Très drôle et très instructif. Dévoré d’une traite avec un grand plaisir.
► La langue géniale : 9 bonnes raisons d’aimer le grec, Andrea Marcolongo (2018) ★★★
Coup de cœur ! Lire la chronique complète.
► Comment ne pas être un prof idéal, Emmanuelle Piquet (2018)
Un angle intéressant : comment développer des stratégies efficaces (et radicales !) pour éviter/contourner/désamorcer les conflits tout en se préservant. Des pistes de réflexion séduisantes. Cependant, j’ai été peu convaincue par le côté « baguette magique » des solutions présentées (d’autant plus qu’elles requièrent le plus souvent d’aller à l’encontre de la personnalité de l’enseignant), et parfois gênée par le ton trop oral/familier (oserai-je dire démago ?) (mais c’est sûrement mon côté réac).
► Tu mourras moins bête, Marion Montaigne (2011)
Comme toujours avec Marion Montaigne, très drôle et instructif. J’aurais aimé que certaines planches soient plus développées (mais c’est sans doute le format blog d’origine qui veut ça).
► Entrez dans la danse, Jean Teulé (2018)
Grosse déception ! Teulé exploite ses ficelles habituelles mais sans subtilité. Pas d’intrigue, aucun personnage attachant. Lire la chronique complète.
► La Vengeance du Pardon, Eric-Emmanuel Schmitt (2017)
Très bonne pioche ! Quatre nouvelles très différentes mais dont on comprend facilement le lien avec le titre du recueil :
- J’ai notamment beaucoup aimé la première « Les sœurs Barbarin », mi-conte moderne, mi-nouvelle policière.
- J’ai surtout eu un gros coup de cœur pour la dernière « Dessine-moi un avion » (pitié, ne vous spoilez pas en allant lire des résumés sur internet). ★★★
- J’ai plutôt apprécié la deuxième nouvelle « Mademoiselle Butterfly », sans avoir été emballée (la chute est assez prévisible).
- Pas du tout convaincue par contre par la troisième « La Vengeance du pardon », dont j’ai trouvé l’intrigue invraisemblable. Seul le titre, qui prend tout son sens avec la chute, amène à des réflexions intéressantes. En fait, j’ai presque l’impression que la nouvelle n’a été artificiellement construite que pour justifier ce titre génial.
► Paradis noirs, Pierre Jourde (2009)
Mon premier Jourde ! Très bonne découverte. Une écriture fine, intelligente mais pas pompeuse, ce qui rend la lecture fluide et agréable. Les sentiments sont dépeints de manière très juste et crédible, les descriptions des différentes sensations (notamment olfactives) sont particulièrement efficaces et m’ont permis de plonger dans mes propres souvenirs : le roman touche à l’intime et ne laisse pas indifférent. L’absence de chapitres et l’enchâssement de multiples niveaux de récit peut décontenancer, et donne à l’ensemble un caractère insaisissable, à l’image de l’histoire et du personnage central.
► L’Alchimiste, Paulo Coelho (1988)
Une lecture plutôt décevante, compte tenu de la réputation de ce roman. Oui, cela se lit bien, oui c’est poétique, oui c’est philosophique et abordable… mais je l’ai trouvé assez mièvre. Peut-être deviens-je insensible avec le temps, allez savoir… En fait, dans le même esprit, j’avais tellement aimé La Rivière à l’envers (Jean-Claude Mourlevat), qui est estampillé littérature jeunesse mais qui n’a rien à envier à L’Alchimiste selon moi, que celui-là m’a paru très fade.
► La Part de l’Autre, Eric-Emmanuel Schmitt (2001)
Eric-Emmanuel Schmitt mène de front la biographie d’Adolf H, jeune artiste peintre reçu à l’académie des Beaux-Arts de Vienne, et celle d’Adolf Hitler, qu’il n’est malheureusement pas besoin de présenter… Séduite par le concept dès le début, j’ai beaucoup aimé la part la plus romancée du roman, moins les passages historiques de la vie du véritable personnage. Une uchronie intéressante, mais sans doute pas incontournable…
► Fief, David Lopez (2017)
On se fait alpaguer dès les premières pages par une écriture à la fois moderne (décor, niveau de langue et occupations des personnages…) et traditionnelle (introspection du narrateur, thèmes universels…). Je vois Fief comme une sorte de roman d’apprentissage avorté, d’Éducation sentimentale version 21e siècle. Pas surprise qu’il ait remporté le prix du Livre Inter en 2018.
► Les Vertus de l’échec, Charles Pépin (2016)
Un livre qu’on pourrait classer dans plusieurs catégories : vulgarisation philosophique, « feel-good book », pédagogie… Très intéressant même si parfois redondant.
► Uranus, Marcel Aymé (1948)
Roman dévoré après avoir eu un coup de cœur pour le sujet de français au DNB 2018 et le personnage de Léopold, un cafetier amoureux d’Andromaque, dans une petite ville en reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, sur fond d’épuration. Uranus m’a permis de renouer avec la causticité de Marcel Aymé et de me lancer, avec un grand plaisir, dans un cycle de lecture dédié à cet auteur.
► La belle image, Marcel Aymé (1941)
Un court roman fantastique comme je les aime ! Absurde, ironique, cynique… j’adore !
► La couronne verte, Laura Kasischke (2008)
Une parfaite lecture de vacances, qui mêle réalisme et ésotérisme. Une réflexion sur les relations adolescents/parents, sur la confiance, l’autonomie… le tout bien emballé dans une fiction efficace.
► En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut (2016)
J’aurais dû me méfier du tapage médiatique autour de ce livre… il est tellement court que j’ai fini par le lire en entier, mais avec beaucoup de pages en diagonale je dois l’avouer… quelques belles images, mais dans l’ensemble trop artificiel à mon goût.
► En camping-car, Ivan Jablonka (2018)
Malgré mon peu de goût habituel pour les non-fictions (à quelques exceptions près), j’ai beaucoup aimé ce livre, qui mêle très habilement autobiographie, essai sociologique et travail d’historien.
► Le Vin de Paris, Marcel Aymé (1947)
Recueil de nouvelles, assez inégales il faut bien l’admettre. Quelques exemples :
- L’Indifférent : voilà une nouvelle qui porte bien son nom et qui m’a laissée… indifférente :p
- La Grâce : absurde, satirique, bouffe-curé… divertissant sans casser 3 pattes à un canard.
- Le Vin de Paris : Marcel Aymé brouille les pistes, avec une nouvelle qui ne traite pas vraiment de ce qu’elle annonce. M’a décroché quelques sourires.
- La Bonne Peinture : très belle découverte ! on sent l’auteur obnubilé par les frustrations alimentaires sous l’Occupation, ainsi que par une réflexion sur l’utilité des artistes dans la société (thèmes que l’on retrouve fréquemment chez Marcel Aymé – à ce sujet, lire l’excellente nouvelle La Carte, dans le recueil Le Passe-Muraille).
► Dictionnaire des verbes qui manquent, collectif (2010)
Un petit recueil de néologismes très drôles, tous assortis d’une fausse citation littéraire pour en préciser le sens. À picorer sans modération.
► Allez tous vous faire enculer, Mathieu Madénian (2017)
Je l’avoue, j’ai acheté ce livre presque uniquement parce qu’il prend la forme d’une parodie d’édition prestigieuse type Gallimard. Le décalage avec la vulgarité du titre me fait beaucoup rire, et je m’amuse à le laisser traîner négligemment sur un coin de table basse pour choquer les gens qui passent par là.
► Les méchants de l’histoire – Caligula, Bernard Swysen et Julien Solé (2018)
J’ai beaucoup aimé cette bande-dessinée, notamment le fait que les sources antiques soient clairement citées.
► Les méchants de l’histoire – Dracula, Bernard Swysen et Julien Solé (2018)
J’ai eu plus de mal à entrer dans l’histoire que pour Caligula (qui est pourtant un 2e tome, mais que j’ai lu en premier parce que le sujet me « concernait » davantage). Peut-être parce que je maîtrise moins l’histoire de Dracula que celle de Caligula ? Peut-être parce qu’il s’agit d’une histoire plus récente, que les sources sont plus nombreuses, et que le contenu est beaucoup plus dense ? Bref, le travail est remarquable, mais j’ai moins accroché…
► Le Vigile, Xavier Viallon (2018)
Un 2e polar réussi ! Je l’ai d’ailleurs préféré au Crépuscule de Satan, du même auteur (chronique à venir).
► L’arabe du Futur (tome 4), Riad Sattouf (2018) ★★★
Dans la continuité des 3 premiers tomes. Mais Riad a grandi, il est à présent au collège et ses souvenirs sont plus précis. Il s’agit clairement pour moi du meilleur tome de la série (en attendant le prochain, qui doit aussi être le dernier). La bande-dessinée est, décidément, un excellent support de l’écriture autobiographique. Je vous conseille de vous jeter dessus, si vous ne l’avez pas déjà fait.
► Le monde antique de Harry Potter, Blandine Le Callet (2018) ★★★
Un véritable coup de cœur. Il s’agit d’un travail universitaire (l’auteur est agrégée de lettres classiques et maître de conférence à l’université Paris-Est) à la fois exigeant et accessible (je me vois tout à fait le conseiller à mes collégiens latinistes/fans de Harry Potter). Une mine !
► La mécanique du crime, David Verdier (2018)
Grande amatrice de récits courts, je ne pouvais qu’aimer cette parution, qui rassemble sept enquêtes du duo Tharel/Kestevan (que je découvre). Sept affaires d’une efficacité redoutable dans le style « porte fermée de l’intérieur ». Un recueil dévoré avec grand plaisir.
► black Berry ! Mauvaises nouvelles, collectif (2018)
Grande amatrice de récits courts, je ne pouvais qu’aimer cette parution (j’ai l’impression de l’avoir déjà dit, non ?) : j’ai découvert la collection black Berry il y a maintenant quelques années grâce au précédent recueil de nouvelles collectif. J’ai beaucoup aimé celui-ci, où les auteurs semblent avoir pris un malin plaisir à jouer avec les attentes du lecteur (coup de cœur pour « Le convoi » de François Coulaud »).
► Fabella, l’enfant esclave, Jean-Pierre Ferrère (2017)
Voilà bien longtemps que je n’avais pas lu de roman historique, genre dont le raffolais quand j’étais adolescente. Celui-ci, qui raconte la vie d’une jeune esclave gauloise à l’époque de Jules César, est très réussi, grâce à un habile mélange entre des connaissances précises sur la civilisation gallo-romaine et une intrigue crédible. J’ai été déçue par la fin, que j’ai trouvée trop abrupte, mais j’ai été séduite, au-delà de la réflexion sur l’esclavage, par celle sur la place de la femme dans la société (antique, certes, mais la réflexion peut être universellement étendue).
► Winter is coming, Pierre Jourde (2017)
Un récit autobiographique marquant, dans lequel Pierre Jourde raconte la dernière année de son fils Gabriel, emporté par un cancer rare à l’âge de 20 ans. Je savais à quoi m’attendre avant de commencer ma lecture, je me demande même s’il n’y a pas une part de masochisme à lire ce genre de récit… mais c’est tellement fort, et bien écrit, que je n’ai pu le lâcher avant d’avoir terminé (en pleurs).
► Le fantôme et Mrs Muir, R.A. Dick (1945)
J’avais beaucoup aimé l’adaptation de Mankiewicz, découvert l’an dernier à l’occasion d’une sortie au cinéma avec mes élèves, et j’ai acheté dans la foulée et le DVD et le roman original. Exactement le genre de livre qui me plaît : un récit fantastique (dans la plus pure tradition, où le doute entre la véracité des faits surnaturels et la part d’imagination du personnage peut subsister jusqu’au bout). Un personnage principal féminin, qui cherche à s’émanciper dans une société qui fait tout pour la convaincre d’entrer dans une case et surtout : de l’humour, partout ! Évidemment c’est subtil, et cela prend par exemple la forme de réplique ironiques ou de mises en abîme assez caustiques.