Double joie en cette rentrée 2016 pour le professeur de lettres classiques que je suis. Je ne parle évidemment pas de la réforme du collège, qui a eu pour effet de faire fondre les horaires hebdomadaires de langues anciennes (alors que mes effectifs explosent, histoire de donner un petit côté absurde et paradoxal à cette lose). Non, croyez-le si vous le voulez, il existe encore bel et bien des gens qui trouvent un intérêt (voire un intérêt commercial, c’est dire !) à la culture antique.
En effet, deux beaux projets à paraître ont attiré mon attention ces dernières semaines : l’un est une série documentaire sur les grands mythes, en 20 épisodes, proposée par François Busnel sur Arte à partir du 1er octobre, et l’autre, dont je vous parlerai aujourd’hui, est le lancement d’une nouvelle collection de BD chez Glénat, intitulée « La sagesse des mythes ». Les deux premiers ouvrages sortent ce mercredi, mais j’ai pu les lire « en avant-première » pendant les vacances.
Points communs entre ces deux concepts : leur visée pédagogique, leur format se voulant grand public, et un même souci de précision scientifique (pas de vulgarisation à deux balles, quoi). Tout pour plaire !
Cette nouvelle collection de bandes dessinées propose pour la première fois de rendre ces mythes accessibles à tous grâce à des ouvrages aussi agréables à lire que respectueux des textes originels. Chaque récit, développé sur un ou plusieurs tomes selon sa richesse et sa profondeur, possède également une signification philosophique qui sera éclairée de façon érudite par un cahier pédagogique de fin d’album rédigé par Luc Ferry.
Le dossier de presse m’avait déjà séduite, la lecture des deux premiers albums a fini de me convaincre : pour moi c’est une réussite. J’ai effectivement eu l’impression d’un scénario souhaitant respecter les sources antiques, sans « pollution hollywoodienne », ainsi que l’exprime Luc Ferry (à l’origine de la collection). D’autre part, les costumes et accessoires sont représentés d’une façon conforme aux découvertes archéologiques (pour le monde des hommes, évidemment. Pour celui des dieux ils se sont lâchés un peu !)
J’ai surtout beaucoup aimé le traitement du mythe de Prométhée, peu souvent exploité mais pourtant tellement universel (et tellement proche du mythe de création biblique).
Je ne vous donnerai pas mon avis sur le livre en lui-même (qualité du papier, confort de lecture…) pour la simple et bonne raison que les éditions Glénat m’en ont envoyé une version numérique. De même, je n’ai pas encore pu lire les dossiers pédagogiques associés aux albums (je ferai un petit addendum quand ce sera le cas).
Cette collection me semble adaptée à tous, et parfaitement exploitable en classe à partir du collège. Les scènes de violence ou de sexe ne sont pas éludées (manquerait plus de ça ! la moitié des mythes sont bâtis là-dessus !), mais sont plus suggérées que véritablement montrées. L’ensemble forme, à mon goût, un parfait mélange de réalisme et de magie. Bref, bonne pioche !
Merci aux éditions Glénat pour leur collaboration ! Plus d’infos sur leur site.
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